Tout ce qu’il faut savoir sur le squirting pour aller plus loin dans l’univers du plaisir féminin

Fantasme tout droit sorti des films pornographiques ou réalité ? Connu sous le nom d’émission fontaine, le squirting est un sujet controversé trop méconnu, souffrant encore de nombreux préjugés. Les scientifiques s’y intéressent pourtant depuis des années, dans le désir de comprendre ce phénomène naturel perçu comme un mystère du plaisir féminin. Parce qu’il est toujours intéressant d’en apprendre plus sur la sexualité, Sexplorer s’est également penché sur la question. En cette occasion du mois de la masturbation, faisons un point à propos de tout ce qu’il y a à savoir sur les femmes et le squirting.

L’émission fontaine, c’est quoi ?

Le squirting ou le squirt peuvent se traduire par le terme « jaillissement », et se réfèrent au même phénomène. Aussi appelés « émission fontaine », il s’agit en fait d’une réaction tout à fait naturelle du corps. Elle se manifeste par la libération d’un liquide provenant de la prostate féminine, lors d’un moment d’excitation intense.

Au cours d’un rapport sexuel, la stimulation de la paroi antérieure vaginale va titiller les glandes para-urétrales, également nommées glandes de Skene. Celles-ci vont produire un fluide incolore et inodore qui remontera le long du canal de l’urètre, pour atterrir dans la vessie. En réaction aux changements corporels liés au rapport sexuel, la vessie va aussi rapidement produire un peu d’urine « claire ». C’est pour cela que ce mélange de liquides ressemblant à de l’eau peut aussi contenir des traces d’urine, plus ou moins élevées. Lors d’une stimulation intense de certaines zones érogènes, ce fameux mélange peut « squirter » ou s’échapper du méat urétral (l’extrémité de l’urètre) sous forme de jet ou de gouttelettes.

En réalité, l’appareil génital féminin est capable de produire différents fluides sexuels. Il ne faut donc pas le confondre avec celui de la femme fontaine. Il ne s’agit pas non plus de la « mouille », faisant office de lubrifiant naturel pendant le coït. Le premier provient directement de la vessie avec un jet généralement plus conséquent, tandis que le second provient des glandes de Bartholin.

Le squirting peut se manifester sous la forme d’une expulsion involontaire pouvant surprendre lorsqu’on ne s’y attend pas. Perçu comme rare dans l’esprit de la plupart, il n’est pourtant pas si exceptionnel que ça. L’émission fontaine existe depuis que les femmes expérimentent la sexualité. Autrement dit : depuis toujours ! Une étude datant pourtant de 1984, assure que 54 % des femmes sur les 227 interrogées ont déjà expérimenté l’expulsion d’un fluide lors d’un rapport sexuel.

Les femmes et le squirting : mythes et réalités

En plus d’être un sujet tabou dans l’univers du plaisir féminin, le squirt est au coeur de nombreux préjugés erronés. Passons au crible les plus gros mythes et réalités liés à l’émission fontaine.

Le squirting est souvent associé à l’orgasme, or ce n’est pourtant pas forcément toujours le cas. Même si il peut se produire lorsque le corps atteint le point culminant du plaisir, il peut très bien être provoqué sans. Il s’agit de deux phénomènes bien distincts : des femmes jouissent sans squirter, quand d’autres squirtent sans atteindre l’orgasme.

Certains perçoivent aussi le squirting comme sale. Son appellation est sûrement en partie responsable, à cause de sa connotation plutôt péjorative. En anglais, squirt se traduit par le mot « jet » et se rapporte au verbe « gicler ». Mais il s’agit pourtant d’un mécanisme des plus naturels. Le corps répond tout simplement à différents stimuli accumulés lors du rapport sexuel, en créant une réaction en chaîne pouvant mener jusqu’au fameux squirt.

Un autre apriori consiste à croire que la taille du pénis joue un rôle dans le taux de chances d’expérimenter le squirt. Encore une fausse croyance ! Ce n’est d’ailleurs pas non plus le cas avec la pénétration vaginale, qui n’est pas nécessaire non plus.

Terminons la démystification de ce phénomène controversé, avec la question que de nombreuses personnes se posent. Est-ce que toutes les femmes peuvent squirter ? La réponse est oui, à partir du moment où elles possèdent les fameuses glandes de Skene. Avec une stimulation particulière, expérimenter l’émission fontaine est donc bien accessible à toutes.

Quelques conseils et techniques à propos de l’émission fontaine

Maintenant que le squirting n’a plus de secret pour vous, il se pourrait que vous soyez tentée de vivre cette expérience coquine. Cependant, il est important de garder en tête que l’émission fontaine n’est pas une performance, ni un but à atteindre pour vivre une sexualité satisfaisante. Dans le couple, ni l’un ni l’autre ne doit le voir comme un gage de plaisir. Tout cela étant dit, voici quelques facteurs favorisant le squirting, pour les curieuses qui souhaitent explorer davantage leur corps.

Stimuler le point G

Le point de Gräfenberg est une zone érogène puissante située à l’intérieur de l’appareil génital féminin, à environ 5 cm de l’entrée du vagin. Si on le chouchoute amoureusement, le pouvoir magique du point G est de décupler intensément le plaisir. Situé juste en dessous du canal de l’urètre et donc proche des glandes de Skene, sa stimulation peut fortement contribuer au déclenchement d’un squirt.

Exercer une pression sur la zone des glandes de Skene

Situées près du point G, les glandes de Skene peuvent être stimulées, sur la partie haute de la paroi vaginale. Il a été montré que cet équivalent de la prostate féminine possèderait un lien avec les sensations de plaisir. Combinée à l’excitation sexuelle, la réalisation d’une petite pression sur cette zone peut donc favoriser le squirting.

Se relaxer et être en confiance

Que l’on tente cette expérience coquine en solo ou en duo, être totalement relaxé est une condition nécessaire, voire obligatoire. C’est en général dans cet état de « lâcher prise » que le squirting se produit. En tête-à-tête avec vous-même, détendez-vous et ne pensez qu’à votre propre plaisir. En compagnie de votre partenaire, une relation de confiance est primordiale. Vous pourrez alors lui donner les rennes et le laisser piloter en vous laissant aller complètement.

S’hydrater

Étant donné que le liquide libéré lors de l’émission fontaine passe par la vessie, celui-ci est dilué dans l’urine présente sur le moment. Plus la vessie est pleine, plus sa stimulation augmentera les chances de déclencher un squirt. Il ne faut donc pas hésiter à boire quelques heures avant un rapport sexuel, afin de favoriser la production et donc l’expulsion du fameux « jet ».

Pratiquer, sans se mettre la pression

Alors qu’elle peut être totalement involontaire, l’émission fontaine peut aussi se travailler avec l’expérience. En revanche, se mettre la pression en souhaitant provoquer le squirt à la demande ne servira à rien. C’est juste qu’en sachant quelle stimulation nous convient le mieux et comment la réaliser, on augmente les chances d’en déclencher un. Connue pour ses nombreux squirts, l’actrice porno Cytherea reproduisait toujours le même schéma avant une scène de sexe pour préparer son corps à squirter. Mais comme la « Squirt Queen » le précise aussi, elle n’avait parfois aucun contrôle et n’y arrivait tout simplement pas.

Comment squirter en solo ?

À l’occasion du mois de la masturbation, il est inévitable de consacrer un petit paragraphe sur la manière d’atteindre le squirt en solo. Toutefois, il n’y a pas besoin d’attendre cette période de l’année pour se laisser aller au plaisir solitaire ! Ces moments d’intimité avec soi-même sont précieux, car l’auto-exploration sexuelle est toujours un bon moyen de connaître son corps et ce qu’on aime. De plus, ils rendent la communication avec un éventuel partenaire plus facile par la suite, afin de vitre des rapports sexuels plus sereins et satisfaisants.

Maintenant que vous connaissez les zones du corps à stimuler pour squirter, prenez un moment rien qu’à vous. Tâtez la zone du point G, sur la partie haute de la paroi vaginale, près de la vessie. Vous pouvez utiliser les doigts en forme de crochet vers le haut, ou un sextoy pénétrant tenu en mode « levier ».

Respirez, lâchez prise et éventuellement poussez avec votre muscle du périnée. Ce dernier a pour rôle de maintenir la vessie, et pourra donc intensifier la stimulation. Il se peut d’ailleurs que vous ayez une petite envie d’uriner, c’est tout à fait normal. Et c’est peut-être aussi le signe que vous êtes sur le point de squirter.

Il n’y a pas de meilleure façon de s’y prendre, ou de record à battre en ce qui concerne le squirting. Si cela arrive, tant mieux. Sinon, ce n’est pas grave et cela ne change rien à votre façon de profiter pleinement de votre sexualité. Dans le cas où vous êtes deux, votre partenaire doit le comprendre aussi, et tout ira bien ! Le plaisir féminin peut s’étendre tellement loin, qu’il serait dommage de croire qu’il s’arrête uniquement au squirting. N’hésitez-pas à explorer votre corps tout entier, pour partir à la conquête de votre érotisme et de votre sensualité.

Petit aparté : saviez-vous que la masturbation est un antidouleur naturel ? Consultez notre article sur le sujet pour en savoir plus !

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Sources :

  • Bullough B, David M, Whipple B, Dixon J, Allgeier ER, Drury KC. Subjective reports of female orgasmic expulsion of fluid. Nurse Pract. 1984 Mar;9(3):55-9. PMID: 6546788.
  • Jüne Plã. (2019). Jouissance club : Une cartographie du plaisir. Marabout.
  • Pastor Z, Chmel R. Female ejaculation and squirting as similar but completely different phenomena: A narrative review of current research. Clin Anat. 2022 Jul;35(5):616-625. doi: 10.1002/ca.23879. Epub 2022 Apr 16. PMID: 35388532.
À propos de l’auteur
Sexplorer
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